Il n’y a pas de solution miracle !
Ça fait 20 ans que je reçois des patients tant à l’hôpital qu’en cabinet privé au sujet de la douleur chronique. Parmi eux il y a des personnes qui sont depuis un certain temps engagées dans le parcours médical de la douleur chronique ; et puis il y a des « débutantes ». Celles-ci sont encore au début du parcours, elles veulent croire qu’elles vont guérir vite, que leur traitement va être efficace sous peu. Elles viennent me voir en consultation mais pour le moment, elles ne sont pas disposées à changer leur mode de vie, à y consacrer du temps, à essayer d’autres activités …, puisque de toutes façons « c’est bon, ça va aller », le médicament va les sauver !
Sauf qu’en matière de douleur chronique, hélas, la solution miracle n’existe pas. Et il y a un moment où ces personnes vont en prendre conscience …
Amélioration plutôt que guérison
Ça peut être difficile à entendre, mais dans la maladie chronique on va éviter de parler de guérison. On va plutôt parler d’améliorations. On va plutôt aller vers l’idée d’accepter la présence de la maladie, de vivre avec la douleur, de mieux en mieux, avec bien sûr, des hauts, et des bas. Evidemment ça n’est pas facile à admettre, c’est même douloureux de réaliser qu’on va devoir vivre avec pendant longtemps, voire très longtemps. C’est pour ça que c’est important d’être accompagné dans ce moment charnière difficile. Votre médecin ne peut pas tout !
Cessez la lutte !
Tant que vous luttez contre la maladie, tant que vous refusez l’idée de sa présence et son inscription dans le temps, ça va être compliqué d’alléger vos douleurs.
Je reviendrai à l’avenir dans d’autres articles sur comment vos pensées créent vos émotions, et comment cela influe sur votre maladie et votre douleur.
Il y a un moment où l’on comprend qu’il va falloir faire le deuil de ce qu’on était avant, qu’on ne pourra plus faire les mêmes choses de la même façon, que la vie va être différente. Il ne faut pas que ce moment soit un grand plongeon dans le découragement et la déprime, mais au contraire l’occasion de prendre en main votre vie avec la maladie, de rechercher d’autres pistes, d’expérimenter d’autres moyens de mieux vivre avec la douleur, de tenir la maladie à sa place !
Ne vous épuisez pas !
Si on ne lutte pas, on fait quoi alors ? C’est vrai que tout le monde, médecins, famille, amis, conjoint, veut vous soutenir : « bats–toi, ne te laisse pas aller, résiste, bouge toi … ». Pendant un temps vous essayez d’aller dans ce sens, et puis au bout d’un moment vous avez envie de leur hurler « mais tu crois que j’ai pas envie de bouger moi, mais je demanderais que ça, moi !!! Mais j’ai mal ! C’est inexplicable mais j’ai mal !!! Y a-t-il quelqu’un qui comprenne ça ??? Je ne peux pas me bouger, c’est juste impossible !!! ».
C’est pour ça que je vois arriver à mon cabinet des gens épuisés, qui ont beaucoup lutté, et qui d’un coup baissent totalement les bras et s’effondrent.
Surfez !
Il y a deux attitudes à éviter : celle d’ignorer la maladie, faire comme si ça n’allait pas durer puisque le traitement miracle va vous sauver ; et puis celle d’organiser toute sa vie autour de la douleur. Ce sont deux formes de résistance et de lutte qui ne vont faire qu’encourager le développement de la maladie et de la douleur.
A la place je vous propose de cesser cette lutte épuisante et stérile. La douleur c’est comme une vague qui vous submerge, et puis s’en va, et malheureusement, revient. Je vous invite moi à vous laisser porter par la vague sans vous épuiser à lutte contre. Non pas en ne faisant rien, bien au contraire ! Mais en devenant acteur à part entière de votre santé prise dans sa globalité ! Ne luttez pas contre la vague, surfez sur elle !
Choisissez la pluridisciplinarité !
N’attendez pas la solution miracle de votre seul médecin. Ne vous en remettez pas totalement à sa toute puissance. Il est de la responsabilité des médecins de chercher à vous soulager et vous soigner le mieux possible dans leur domaine. C’est bien ! Mais n’en restez pas là. Ouvrez le champ des disciplines et des solutions pour vous aider à vivre avec la maladie. Ça n’est jamais une seule personne qui peut vous accompagner, une seule technique qui peut vous aider..
Pluridisciplinarité des soins, ça veut dire que vous pouvez vous tourner vers votre ostéo, votre kiné, le médecin du centre anti douleur, mais aussi un ou une psychothérapeute, diététicien, esthéticienne, prof de sports adaptés, …
Engagez-vous !
Ne vous contentez pas de vous placer passivement dans les mains de votre médecin. Votre action est possible face à la maladie et à la douleur. Investissez-vous dans votre démarche de soins. C’est vrai que ça n’est pas facile d’avancer dans le parcours médical de la douleur chronique, de ne pas toujours être reconnu(e), d’être confronté(e) à des soignants qui ne connaissent pas bien la maladie, ou qui ne savent pas très bien vous en parler. Mais ça relève de leur responsabilité à eux. Vous avez aussi votre responsabilité à vous en tant que patient.
Je vous encourage à vous engager personnellement pour vivre au mieux avec votre douleur.
Pensez global ! Soyez dans l’action !
Vous avez peut être compris qu’avec vous je ne vais pas rester au niveau de la plainte. Nous n’allons pas nous apitoyer sur votre sort. Je vais plutôt axer les choses vers des solutions, vers du mouvement, pour améliorer votre vie et votre santé, et ainsi faire reculer la douleur.
Je veux vous amener à retrouver le plaisir de passer à l’action, l’envie d’enregistrer des progrès. On va changer de raisonnement, on va penser votre santé de façon globale ! Un nouvel encodage et un nouveau langage.
Dans les ateliers « madouceurchronique.com » vous pourrez échanger sur votre douleur, vos souffrances, mais aussi partager des trucs et astuces pour mieux vivre avec elle, pour mieux connaître votre maladie. Vous trouverez des outils, conseils, des exercices, des initiations à des activités pour penser globalement votre santé et votre vie avec la douleur.